Aujourd'hui, plus de la moitié des malades opérés du cœur a plus de 70 ans. Quel chemin parcouru quand on sait que dans les années 70, ces patients ne représentaient que 3,6% des opérés en chirurgie cardiaque… Et les résultats sont excellents !

De larges progrès en chirurgie cardiaque

La chirurgie cardiaque ne cesse de faire des progrès et elle change la vie de très nombreux patients, notamment celle de ceux qui ont fait un infarctus et à qui l'on peut proposer un pontage des artères coronaires bouchées. Dans cette opération lourde, on contourne la partie obstruée des artères du cœur par des greffes de veine : le cœur reçoit de nouveau du sang oxygéné et peut re-fonctionner dans de bonnes conditions.

Plus d'un malade sur deux

Le suivi de 8.871 malades âgés entre 70 et 93 ans, entre 1974 et 2005, permet de constater cette formidable évolution : entre ces deux dates, le taux d'opération cardiaque dans cette population est passé de 3,6% à 52% !

Les résultats sont excellents, tant sur le plan fonctionnel qu'en termes de survie. Les opérations cardiaques les plus fréquentes sont le remplacement de la valve aortique en cas de rétrécissement aortique (52% des cas) et le pontage coronarien (33% des cas). La survie est pratiquement la même que celle de sujets plus jeunes, de l'ordre de 70% à 5 ans après la chirurgie de la valve aortique et de 78% après le pontage coronarien.

Opération cardiaque à tout âge

L'âge ne doit ainsi plus être considéré comme un facteur de risque et se doit d'être une bonne motivation pour se maintenir en forme plus longtemps ! D'une manière générale, l'âge n'est plus une limite pour de nombreuses opérations et, outre le cœur , les opérations de la hanche et les prothèses d'autres articulations connaissent la même évolution.

Ce recul de l'âge opératoire doit être mis sur le compte tant des progrès de l'anesthésie générale que de celui des techniques opératoires. Le développement de la chirurgie sans Circulation exta-corporelle (CEC), dite à cœur battant, a représenté ainsi un progrès majeur en divisant la mortalité opératoire par deux.

En conclusion, les seules vraies limites aux indications opératoires ne sont plus vraiment l'âge mais la condition générale et le tabagisme qui ralentit considérablement les processus de cicatrisation. Décidément, l'âge n'est plus ce qu'il était et c'est tant mieux !